Sloe gin is slow gin

L’alcool de prunelles, un élixir maison couleur rubis pour réchauffer l’hiver.

La recette que je vais vous proposer permet de concilier deux tendances de nos vies confinées: la promenade bucolique et le ‘fait maison’. Commençons par la promenade pour la cueillette de l’ingrédient principal: les prunelles sauvages.  La prunelle…

La recette que je vais vous proposer permet de concilier deux tendances de nos vies confinées: la promenade bucolique et le ‘fait maison’. Commençons par la promenade pour la cueillette de l’ingrédient principal: les prunelles sauvages. La prunelle, sloe en anglais (prononcez slow), est le fruit du prunellier, un arbuste sauvage de nos contrées. Comme toutes les prunes, pèches, abricots, amandes ou cerises, le prunellier appartient au genre Prunus. Mais alors que la prune cultivée s’appelle Prunus domestica, le prunellier sauvage, qui est probablement un de ses ancêtres, s’appelle Prunus spinosa. Le nom est approprié car ce grand buisson est effectivement bardé d’épines. Cette caractéristique en fait une plante idéale pour les haies, tout comme l’aubépine. Le bétail l’évite soigneusement. Vous le trouverez donc le long des chemins creux, en bordure des bois ou des prairies, même sur les terrains pauvres et rocailleux. La plante n’est pas exigeante. Elle a une forte tendance à drageonner et forme dès lors rapidement un massif dense et quasi-impénétrable; un avantage pour une haie. Quand les feuilles tombent en novembre vous ne manquerez pas de remarquer ces buissons couverts de petits fruits ronds tout bleus.

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Dès le début du printemps, quand il n’y a pas une feuille sur les arbres, le prunellier se transforme en nuage blanc, illuminant les campagnes. Les minuscules fleurs blanches sont mellifères et fleurissent au moins un mois avant les aubépines, rendant les deux arbustes très complémentaires. Pensez-donc à en planter si vous voulez répondre aux appels des écologistes, notamment wallons, à planter des milliers de kilomètres de haies.

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Ne vous avisez pas, en revanche, de goûter ces ravissantes baies couvertes de pruine; vous en feriez la grimace tant elles sont astringentes! Elles poussent en grappes denses sur les branches, avec des pédoncules très courts qui les maintiennent fermement attachées. Pour cette raison elles ne tombent pas et se maintiennent solidement sur la plante jusqu’en hiver. Heureusement d’ailleurs, car ce n’est qu’après les premières gelées que les baies perdent un peu de leur amertume. A ce moment là les oiseaux commencent à s’en régaler. Novembre est en règle générale un moment propice pour la cueillette. Toutefois, si vous voulez devancer les oiseaux, vous pouvez cueillir vos prunelles plus tôt et les surgeler quelques jours pour avoir le même effet.

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La recette du sloe gin

  • 500 gr de prunelles

  • 250 gr de sucre (j’utilise du sucre de canne)

  • 750 ml (une bouteille) de gin de qualité neutre

Mettez les baies, le sucre et l’alcool dans des bouteilles ou des bocaux hermétiques et secouez. Stockez à l’abri de la lumière et secouez le récipient régulièrement.

Ensuite, patience, la macération prendra au moins deux mois et plus c’est mieux.

Enfin, filtrez le tout et versez dans les bouteilles de gin vides ou encore mieux dans de jolies carafes.

La même recette peut tout aussi bien se faire avec de la vodka.

Rassurez-vous, vous ne faites rien d’illégal et cette préparation ne fait pas de vous des bouilleurs de cru! Vous ne faites que aromatiser un alcool existant sur lequel vous avez payé vos accises.

Bientôt le breuvage prendra une couleur rubis magnifique. Vous pourrez servir votre élixir maison comme apéritif ou digestif au coeur de l’hiver. Vous pourrez même lui trouver des utilisations intéressantes en cuisine. Jamie Oliver prépare un gravlax au sloe gin par exemple… à essayer.

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Votre production ne sera pas prête pour Noël? La chose vous tente mais vous paraît laborieuse?

Il y a heureusement un formidable raccourci: il s’appelle MARAL.

Trois jeunes entrepreneurs viennent de développer un sloe gin belge, 100 % artisanal. Arnaud de Mérode, Nicolas Haegelsteen et Julien Bricart, qui se décrivent eux-mêmes comme ‘trentenaires épicuriens’, viennent de se lancer ensemble dans cette aventure. Amateurs de chasse et de la vie sauvage, ils ont choisi le maral, un des plus grands cervidés au monde, comme emblème de leur produit. Velouté et aromatique, ce sloe gin est indispensable l’hiver au coin du feu (où dans sa poche car il y un format flask). Vous le trouverez sur www.maralgin.com.

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