Des Skimmia pour les baies ou les boutons

Si on cherche un joli petit arbuste, persistant, naturellement compact et offrant un intéret toute l’année, le skimmia est la solution. La plante est asiatique et le nom Skimmia est une latinisation approximative du nom japonais que je vous épargne. Le genre ne compte qu’une poignée d’espèces dont celle qui nous intéresse comme jardiniers: Skimmia japonica.

Voulez-vous un mâle ou une femelle? Des fleurs ou des fruits. Les Skimmias, dioïques, offrent les deux, sur des plantes séparées. Dans la nature, Skimmia japonica peut former un arbuste jusqu’à 6 m de haut et la pollinisation des pieds femelles par les mâles permet la fructification. Les insectes s’en chargent volontiers, attirés par le délicieux parfum (car les femelles fleurissent aussi, mais leurs fleurs sont moins voyantes).

Pour satisfaire aux exigences des jardiniers, les horticulteurs ont contourné cette génétique aléatoire. Maintenant on choisit soit pour une femelle, fructification garantie, soit un beau clone mâle couvert de fleurs. Le cultivar ‘Obsession’ ci-dessus produit avec constance de belles drupes rouges, car il est autofertile. ‘Rubella’, couvert de panicules de beaux boutons rouges, fait fureur autour de Noël.

Les baies rouges se détachent vivement sur les feuilles lancéolées, lisses et d’un beau vert luisant. Il en existe plusieurs cultivars. Pour ceux qui recherchent un effet moins violent il y a une exception, le cultivar plus rare ‘Kew White’ aux fruits ressemblant à des perles blanc pur.

Remarquez la disposition des feuilles au bout des nouvelles pousses. Un panicule de fleurs va se développer en cime et produire les fruits de l’année suivante.

C’est surtout chez les mâles que l’on va trouver du choix. Les variétés sont sélectionnées pour être véritablement couvertes de panicules de petites fleurs. Ce qui est particulier chez cette plante, c’est que les boutons floraux, bien fermés, apparaissent dès l’automne et sont décoratives tout l’hiver. Ces boutons peuvent être bien rouges comme chez ‘Rubella’ ou ‘Rubinetta’, rosées comme ‘Pink Dwarf’ ou vertes comme ‘Kew Green’, mon grand favori.

Vers mars, ces boutons vont enfin éclore, révélant les petites fleurs blanches ou rosées. Cerise sur le gâteau, ces fleurs sont parfumées et même particulièrement sauves chez le bien nommé ‘Fragrant Cloud’ (vendu également sous le nom ‘Fragrans’).

Son intérêt en hiver et sa floraison très précoce suffiraient à distinguer le skimmia, mais ses qualités ne s’arrêtent pas là. La plante est très saine et ne nécessite ni taille ni traitements. Elle supporte le froid, la sécheresse (une fois bien enracinée) et l’ombre. On peut même l’envisager dans des positions ingrates comme sous les grands arbres. La seule chose à éviter est le calcaire qui chlorose les feuilles. Evitez-donc de planter le long d’un chemin en dolomie sous peine d’avoir des feuilles toutes jaunes.

Si un ‘Kew Green’ peut atteindre un bon 2m en tous sens, on trouve maintenant des varietés naines, à petites feuilles, qui conviennent parfaitement comme couvre-sol ou pour une plantation en pot ou en jardinière sur les balcons. ‘Pink Dwarf’ ou ‘Godries Dwarf’ sont des exemples.

Si, comme moi, vous aimez faire des bouquets maison en toute saison et même en l’absence de fleurs, le feuillage et les jolis boutons des skimmias sont réellement précieux. ‘Kew Green’ est particulièrement lumineux et versatile mais il se mélange aussi aux sélections rouges.

Compact, de taille réduite, sobre et accommodant, nous avons ici un bon candidat pour les jardins de ville. De plus il vous épargnera un passage chez le fleuriste.

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