Le vif éclat du cognassier du Japon

Si le Forsythia jaune, un peu commun avouons-le, est le seul arbuste en fleur dans votre jardin fin février, il est peut-être temps de vous intéresser aux cognassiers du Japon. Ils vous offrent une gamme de couleurs allant du blanc pur au rose, du saumon au rouge éclatant. La floraison apparaissant avant le feuillage, l’impact visuel est saisissant.

Ces arbustes, originaires du sud-est asiatique, appartiennent au genre Chaenomeles (un nom compliqué dérivant du grec et signifiant fruit fendu). Pour les jardins, on trouve principalement deux espèces, japonica et speciosa et un hybride entre les deux, C. x superba. Les différences ne sautent pas aux yeux mais on prétend que japonica fleurit plus tôt et que speciosa devient plus grand. Tous produisent des feuilles entières au bord serrulés (en dents de scie), d’un beau vert luisant.

Les cognassiers du Japon font partie de la vaste famille des rosacées (leurs 5 pétales sont caractéristiques) et sont parents des coings, tout en n’étant pas des coings. Le vrai cognassier appartient lui au genre Cydonia.

Les fruits des deux genres présentent des similitudes bien que ceux des Chaenomeles soient plus petits et non velus. Ils poussent en grappes à même les branches. Très décoratifs, ils se conservent longtemps sans pourrir. De plus, ils sont odorants et dès lors très utiles en décoration. Sur le plan alimentaire leur intérêt est hélas limité; affreusement durs et astringents, ils sont carrément inmangeables. Certains en font cependant une liqueur ou une gelée grâce à leur forte teneur en pectine. Les chinois les utilisent en médecine traditionnelle.

Nous avons affaire à un arbuste rustique et vigoureux au port assez désordonné. De nombreuses nouvelles pousses partent du pied, les branches s’entrecroisent et certaines variétés portent de grosses épines. Ceci en fait une bonne plante pour une haie dissuasive, que l’on peut tailler à sa guise. Chaenomeles japonica, très courant et très facile à cultiver dans la plupart des sols et des situations, nous réjouit dès le mois de février.

En Angleterre, on voit souvent les cognassiers du Japon palissés contre les murs. Avec leur floraison printanière, leur feuillage sain et leurs fruits à l’arrière saison, c’est une alternative aux roses.

Très précoce également, l’air très naturel, Chaenomeles speciosa ‘Nivalis’ a de petites fleurs blanches ressemblant à des fleurs de pommier. L’arbuste peut atteindre plus de 2m. Pour un port bas et étalé on choisira ‘Jet Trail’, blanc lui aussi.

Si c’est parmi les cultivars rouges qu’on vous proposera le plus grand choix, il y en a qui ont des tons plus subtils, dont ‘Yukigoten’, mon favori. Ses boutons vert chartreuse s’ouvrent en fleurs doubles crème. Curieusement, la plante produit parfois une branche de fleurs couleur pêche. Il en existe maintenant une sélection aux fleurs très doubles et encore plus vertes: Chaenomeles speciosa ‘Kinshiden’. ‘Rising Sun’ est une nouveauté jaune pâle. Ces sélections superbes ont toutefois une floraison plus tardive, atteignant leur plein épanouissement fin mars, début avril.

Comme chez la plupart des rosacées, ces jolies corolles aux étamines or sont visitées par les pollinisateurs.

Quelques branches dans un vase épuré suffisent pour créer un effet japonisant. Cueilli avec les boutons encore bien fermés, la floraison du cognassier du Japon peut facilement être ‘forcée’ dans la maison.

De quoi égayer un mois où le printemps se fait attendre.

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