La tétragone: une exclusivité du potager amateur.

Il reste curieusement quelques légumes dont le commerce ne s’est pas emparé. Il y a parfois de bonnes raisons à cela: un goût particulier, une mauvaise conservation, une saison trop limitée. Quand le légume est aussi productif, délicieux et de bonne conservation que la tétragone, on peut se demander pourquoi il reste si confidentiel. La seule explication que je trouve et qu’il ne se prête sans doute pas à une récolte mécanisée. Le jardinier amateur peut donc se réjouir de cultiver et de manger ces feuilles délicieuses en exclusivité.

Il reste curieusement quelques légumes dont le commerce ne s’est pas emparé. Il y a parfois de bonnes raisons à cela: un goût particulier, une mauvaise conservation, une saison trop limitée. Quand le légume est aussi productif, délicieux et de bonne conservation que la tétragone, on peut se demander pourquoi il reste si confidentiel. La seule explication que je trouve et qu’il ne se prête sans doute pas à une récolte mécanisée. Le jardinier amateur peut donc se réjouir de cultiver et de manger ces feuilles délicieuses en exclusivité.

La tétragone est souvent appelée épinard d’été ou épinard de Nouvelle-Zélande. C’en effet là qu’elle fut découverte par le fameux capitaine James Cook lors de son premier voyage autour du monde. Il atteignit la Nouvelle-Zélande en 1769 et s’empressa de mettre cette plante au menu de ses marins pour contrer les ravages du scorbut. Le célèbre botaniste Joseph Banks, qui était du voyage, se chargea pour sa part de ramener la trouvaille au Royaume-Uni.

Rien qu’à regarder ces feuilles luxuriantes, on comprend qu’on a affaire à une bombe de santé, vitamines B et C en particulier.

L’épinard d’été est une plante quasiment grasse, ce qui lui permet justement de résister aux températures estivales alors que les épinards courants montent en fleur. La feuille a une forme d’as de pique caractéristique mais c’est la grosse graine qui a donné son nom à la plante, du grec tetragônè qui veut dire à quatre angles. Un de ses noms vernaculaires est tétragone cornue, aussi en référence à l’aspect de la graine. La plante a un port rampant, s’étendant sur une surface d’1 mètre carré environ.

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Quelques mètres carrés fourniront une succession abondante de feuilles toute la saison, exactement ce que l’on souhaite pour un potager réellement productif.

A partir d’une rosace centrale, plusieurs tiges vont partir en tous sens, et continuer à pousser. La cueillette consiste à effeuiller les tiges au fur et à mesure de leur croissance, en laissant la pousse terminale. Cette cueillette se poursuit jusqu’aux premières gelées, fatales à cette plante estivale. On peut aussi prélever entièrement les pousses latérales aux feuilles plus petites.

La tétragone peut se manger crue mais les feuilles deviennent relativement coriaces. Personnellement je les préfère cuites, en purée par exemple. Un poignée de feuilles peut s’ajouter à n’importe quel potage pour un peu de couleur et de vitamines. Les feuilles blanchies se congèlent bien pour l’hiver.

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Même si le légume n’est pas courant, vous trouverez des semences de tétragone dans le commerce, et en tous cas en ligne. La culture se démarre en serre vers le mois d’avril. Les grosses semences ne sont pas très faciles à faire germer et on recommande donc de les amollir en les trempant dans de l’eau pendant 24 heures. Ensuite on placera 3-4 graines par pot. Quand les plantules sont bien développées on les transplante au potager, à 1m en tous sens, quand tout risque de gelée nocturne est passé, généralement mi-mai.

Ce légume se prête aussi particulièrement à un culture perpétuelle, au même emplacement pendant plusieurs années, sans devoir effectuer de semis. Il suffit de laisser la végétation sur place tout l’hiver où elle formera une sorte de paille que l’on retire au début du printemps. Les nombreuses capsules tombées sur le sol vont germer abondamment dès que la terre se réchauffe, formant un tapis dense de jeunes plants. Il convient d’éclaircir en laissant des groupes de plantules tous les mètres environ. Ceci fournira une première récolte de feuilles tendres et délicieuses. Cette méthode est beaucoup plus facile qu’un semis. Elle permet aussi de donner de jeunes plants excédentaires à ceux qui n’ont pas encore découvert ce formidable légume.

Ceci n’a rien à voir avec la production d’épinards, mais je procède de la même manière pour le carré de capucines, qui poussent à la même place d’année en année. Là aussi je laisse les tiges en place tout l’hiver comme paillage. Les grosses capsules rondes se répandent sur le sol et germent avec facilité. La bonne surprise c’est qu’au fil des ans de nouvelles couleurs de fleurs apparaissent, assurant de jolies salades. Voilà deux tuyaux pour le potager du paresseux!





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