Des pommes de terre dans les starting blocks

Le sol est sans doute encore trop froid pour envisager de planter ses pommes de terre mais il est temps de les mettre dans les starting blocks. En effet, si on cultive des pommes de terre en amateur et sans produits phytosanitaires, les plantes vont presque inévitablement souffrir de maladies à partir des mois d’été, chauds et humides. Mettre ses plants en terre le plus tôt possible permet de gagner au moins un mois de croissance et d’avoir une récolte satisfaisante, même si le mildiou vient à frapper. De plus, nous est toujours impatients de voir les pommes de terre nouvelles dans nos assiettes.

Commençons par le début: choisir ses plants (dans le jargon, un plant est une petite pomme de terre à planter et pas une plante). Si on a le luxe d’un potager, ce n’est pas pour cultiver les tubercules que peut vous fournir le supermarché! Choisissez des variétés d’amateur, moins productifs sans doute, mais bien plus savoureux.

Le premier critère de choix est la précocité. Entre les très précoces, mi-précoces, précoces, moyennes, mi-tardives et tardives il y a toute la gamme. Les premières permettent de produire de délicieuses primeures, à manger en grenailles dès le début de l’été. Les tardives sont généralement des pommes de terre de conservation qui assureront vos provisions pour l’hiver. Dans l’illustration, ces Cornes de Gatte, conservées au frais sous une couverture, sont encore parfaites début mars. Prenez donc un peu de tout.

Quand vous planterez vos rangées, faites-le dans l’ordre de façon à déterrer les plus précoces en premier lieu.

Un deuxième critère de choix est la qualité de la chair, essentielle pour les diverses préparations culinaires. On distingue généralement les fermes et les farineuses.

Les farineuses ont une chair assez sèche et conviennent pour les purées, les pommes de terre au four, les frites et les chips. La Bintje, la Russet Burbanks ou la Vitelotte violette en sont des exemples.

Les fermes ont au contraire un grain très fin et compact, presque huileux. Ce sont les meilleures en primeures, à la vapeur ou en salade. Amandine, Charlotte, Franceline, la Ratte et la Corne de Gatte sont des fermes classiques.

La tenue à la cuisson est importante également: si on veut préparer des pommes vapeur en robe des champs on n’aime pas qu’elles explosent et se réduisent en bouillie avant d’arriver sur l’assiette!

Outre la texture de la chair, il y a sa couleur: elle peut être presque blanche, jaune foncé, rose, bleue ou marbrée. Les pommes de terre de couleur sont une apparition assez récente dans les commerces. Dans leur habitat d’origine, les Andes, on compte cependant plus de 4000 variétés dans tous les tons et de toutes les formes. La couleur de la peau est particulièrement importante pour les primeures: une belle peau rouge toute fine sur une chair bien jaune est très appétissante. C’est le cas de la Cheyenne, la Chérie, la Rose de France ou la Franceline parmi d’autres.

Accélérer les pommes de terre est très intéressant pour le cultivateur amateur; d’abord parce qu’il est gourmand et veut accélérer sa récolte, ensuite parce cela donne une longueur d’avance sur les maladies. Ce n’est bien sûr pas une pratique commerciale…

La technique consiste à prégermer les plants un mois à 6 semaines avant la plantation. En anglais, cela s’appelle to chit potatoes (et se prononce tchit!).

Il suffit de disposer ses tubercules, sans les superposer, dans des caissettes ou des boîtes à oeufs, avec les ‘yeux’ du bout vers le haut si possible. Disposez les ensuite à la lumière, dans un lieu sec et frais (max 15°C).

Ceci se pratique pour les plants achetés, mais aussi pour les patates récupérées de la dernière récolte. De grands tubercules peuvent même être coupés en deux, et placés avec la coupe vers le bas.

Quand le sol s’est bien réchauffé et que le germes auront viré au violet, il sera temps de planter.

Un autre manière de hâter ses primeurs est de planter quelques plants dans un contenant en serre.

Voyez l’article Patates en sac de mai 2020.

https://www.tuyauxdejardin.com/blog/patates-en-sac

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