Bonus Malus

Si je devais choisir un seul arbre pour un petit jardin, ce serait sans hésiter un pommier ornemental, un Malus.

Quels sont ces fruits charmants, certains de la taille d’une mirabelle, d’autres ressemblant à des cerises, les derniers pas plus gros qu’une groseille? Ce sont toutes des petites pommes et rien n’est plus facile que de les cultiver dans votre jardin.

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Chacun connaît le pommier qui produit nos pommes courantes: Malus domestica, dont il existe des milliers de variétés de par le monde. Curieusement, le mot malus désignait le pommier en latin, malum étant la pomme alors que pomum était le mot général pour fruit. A côté de ces pommes cultivées, il existe une quarantaine d’espèces de pommiers sauvages à partir desquels on a aussi crée d’innombrables cultivars ornementaux. C’est à ceux-ci que je m’intéresse ici.

Tous les pommiers sont originaires de l’hémisphère nord tempéré, d’Amérique, d’Europe et d’Asie. Ils aiment des hivers froids et humides et des étés plus chauds et ensoleillés. Leur culture est facile et peu exigeante. Leurs atouts sont une magnifique floraison printanière, suivie de petits fruits ravissants, leur donnant un intérêt tant printanier que automnal.

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Les pommiers décoratifs forment de petits arbres, de 3 à 12 m de haut, parfaits pour des petits jardins. Les formes diffèrent en fonction des espèces, pouvant être érigés, plus larges ou même pleureurs. De manière générale ils sont mieux mis en valeur en position isolée. Ces deux derniers spécimens bordent les fairway du golf du Ravenstein, à côté de Bruxelles. En règle générale, ces pommiers ne nécessitent pas de taille. Toutefois on peut donner plus d’équilibre et d’élégance à son arbre en supprimant certaines branches mal placées et celles qui s’entrecroisent.

Le plus difficile est assurément de faire son choix. Voici les principaux critères à donner à votre pépiniériste: pommes rouges ou jaunes, fleurs roses ou blanches, feuillage vert ou pourpre, port normal ou pleureur. Il y a encore le choix entre les espèces naturelles et les très nombreux cultivars. Parmi les espèces, c’est à dire les pommiers qui poussent à l’état naturel dans certaines régions, il y a beaucoup d’arbres excellents, produisant généralement un nuage de petites fleurs et des petites pommes. On trouve assez facilement Malus floribunda, M. hupehensis, M. toringo, M. baccata et M. tschonoskii qui sont tous magnifiques. Mon favori est cependant Malus transitoria, un arbre très équilibré, que vous voyez ci-dessus avec sa masse de fleurs blanches qui sera suivie de milliers de minuscules pommes jaunes persistant tout l’hiver sur l’arbre commes des perles d’or. Je lui destine d’ailleurs mes cendres un jour, trouvant que son nom le prédestine à cet usage...

Ensuite viennent les nombreux cultivars qui se distinguent par des noms non-latins. ‘Evereste’ est un des plus courants et certainement une plante qui a fait ses preuves. ‘Golden Hornet’ et ‘Butterball’ sont bien connus pour leurs pommes jaunes assez grosses. ‘Royalty’ a un des feuillages les plus sombres. Je cultive aussi ‘Indian Magic’ aux fruits roses ovales, ‘Comtesse de Paris’,’ Crittenden’, ‘Van Eseltine’, ‘Professor Sprenger’, ‘John Downie’ et ‘Red Sentinel’. La liste des possibilités est longue.

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L’automne est clairement le moment de planter un pommier.

Peut-on aussi en semer? La question est intéressante et j’avoue avoir récolté (discrètement) des pommes décoratives dans des jardins et en avoir semé les pépins. L’ opération est facile: les pépins ont besoin d’une période de froid pour germer donc on peut simplement laisser le pot dehors tout l’hiver à l’abri des rongeurs. Mais la surprise vient ensuite: tous les semis sont sortis différents! Les pommiers se reproduisent par fertilisation croisée, grâce aux insectes pollinisateurs, et en conséquence deux pépins de pommes ne seront jamais génétiquement identiques. J’ai obtenu de belles plantes, très vigoureuses, mais je dirais qu’elles conviennent surtout pour des grandes haies et moins comme arbre de position. Si vous avez de la place, semez et plantez-en un peu partout, les oiseaux et les abeilles vous en seront infiniment reconnaissants.

Pour être sûr d’avoir le spécimen de son choix, par contre, il vous faudra acheter une plante greffée.

Ces pommes sont-elles comestibles? Oui! Elles le sont! Même si crues elles sont affreusement sûrettes, certaines conviennent tout à fait pour faire de la gelée ou des compotes pour accompagner le gibier par exemple. Les plus grosses conviennent bien…

Ces pommes sont-elles comestibles? Oui! Elles le sont! Même si crues elles sont affreusement sûrettes, certaines conviennent tout à fait pour faire de la gelée ou des compotes pour accompagner le gibier par exemple. Les plus grosses conviennent bien sûr mieux, même si elles restent très petites comparées à une pomme normale comme vous pouvez le voir ici. La variété ‘John Downie’ est une des meilleures pour un usage culinaire. Le seul problème est que les oiseaux le savent mieux que nous et les dévorent en premier. Ils sont particulièrement friands de certaines variétés et semblent préférer le rouge au jaune.

Magnifiques au jardin, vos pommes décoratives vous permettront en bonus de faire de ravissantes décorations; associées aux feuillages d’automne, disposées librement sur la table ou piquées dans les couronnes de Noël. On y sera bientôt!

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