Des hostas à l’abri des limaces

La visite des jardin des autres est une grande source d’inspiration. Il y a plus de 20 ans, lors d’un voyage au Pays-Bas, j’avais visité une ferme où, tout le long du mur d’une longue grange, les propriétaires avaient placé une vingtaine de pots contenant de grands hostas. C’était bien pensé car les plantes recevaient l’eau du toit (et elles aiment l’eau) et cachaient le bas d’un mur sans intérêt et sans soleil (elles aiment l’ombre). J’ai donc aussitôt copié l’idée pour un petit coin de terrasse sombre et humide.

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Ces plants de hostas sont maintenant en place depuis une quinzaine d’années. Ils ne nécessitent quasiment aucun soin, sauf un arrosage occasionnel en période de sécheresse. Les pots passent tout l’hiver dehors et les plantes repartent de plus belle au printemps.

Lu culture en pot permet de protéger assez efficacement ces belles feuilles contre les limaces et les escargots. Il faut toutefois veiller à ce qu’elles ne se trouvent pas un ‘pont’ par la végétation adjacente.

Le mérite des hostas est d’illuminer et d’animer des coins sombres, terrasses ou patios, au nord notamment. En plus, les grandes feuilles protègent les murs des éclaboussures de la pluie et diminuent en conséquence l’apparition de mousses. On peut aussi les placer en pot entre les plantations dans un jardin de ville ombragé. J’ai choisi de mélanger les différents tons de vert en privilégiant les très grands feuilles de sélections comme Hosta sieboldiana, H. ‘Sum and Substance’, ‘Elegans’, ‘Guacamole’ .... Les fleurs, qui apparaissent l’été et sont mauve pâle ou blanches, sont à mon avis d’un intérêt très secondaire par rapport au feuillage.

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Vu combien d’années vos hostas pourront rester sur place, par tous les temps, il est essentiel d’avoir des contenants solides et de ne pas lésiner sur la qualité. Si vous optez pour la terre cuite, il faut des pots résistants au gel. Les meilleurs sont les pots toscans marqués du sceau d’Impruneta, petite ville toscane spécialisée en terracotta. Leur coût est important mais il existe des alternatives valables. Le ciment et l’acier corten sont des solutions plus contemporaines.

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Au bout de quelques années de développement, les plantes commencent à se trouver à l’étroit dans leur pot et on remarque des racines qui émergent à la surface. Le moment est venu de procéder au rempotage et éventuellement à la division de sa plante. Cette opération peut se faire tous les 3-4 ans, dès la fin de l’hiver.

Manipuler des pots de grande taille est un travail qui demande une force certaine. Heureusement, j’ai l’aide de notre excellent jardinier Andrzej Binkowski, qui vous en fera la démonstration.

La première étape est de sortir toute la plante du pot sans abîmer les nouvelles pousses. On peut éventuellement passer un couteau tranchant autour des bords. Ensuite on coupe 15 à 20 cm du fond de la motte et un bon 5 cm tout autour. Ceci peut se faire à la bêche, avec un couteau ou une machette. Un bon terreau universel ou du compost de feuilles décomposées convient pour replanter. Comme la plante est replacée plus bas dans le pot, on peut la couvrir de quelques centimètres de terreau ou d’un paillage de feuilles pour couvrir les racines superficielles et maintenir l’humidité. Un peu d’engrais une fois par an suffit pour leur garantir une belle vigueur.

Cette opération est aussi le bon moment pour diviser sa plante si on le souhaite. On peut la trancher en 2 avec la bêche ou détacher prudemment des pousses enracinées sur le pourtour.

Si vous n’avez pas encore de hostas, le printemps est le bon moment pour les planter. Achetez-les en pépinière ou chez les spécialistes quand les feuilles commencent à se développer. Le spectacle sera assuré dès la première saison. Des feuilles géantes aux miniatures pour les rocailles, dans toute la gamme des verts, avec ou sans variégations, le choix est vaste.

Les hostas sont bien sûr magnifiques en pleine terre également. Ils sont particulièrement séduisants quand ils viennent de se dérouler au printemps. Mais attention, un manque de vigilance, quelques semaines de vacances, et vous voilà face à une dentelle de hostas!

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