Capsules de vie

Récoltez les semences des annuelles et des vivaces et faites sécher leurs capsules.

Fin août, la plupart des vivaces et des annuelles auront atteint leur objectif dans la vie: produire des graines pour se reproduire. C’est le moment de récolter la semence, puisque nous sommes les auxiliaires de leur propagation, mais aussi de s’éme…

Fin août, la plupart des vivaces et des annuelles auront atteint leur objectif dans la vie: produire des graines pour se reproduire. C’est le moment de récolter la semence, puisque nous sommes les auxiliaires de leur propagation, mais aussi de s’émerveiller de la diversité des contenants de graines parfois minuscules.

Profitez d’une journée parfaitement sèche, de préférence l’après-midi, pour secouer les capsules et recueillir les semences. Gardez-les dans des enveloppes, des flacons en verre ou des boîtes en métal (ici un recyclage de boîtes de thé). Vous pourre…

Profitez d’une journée parfaitement sèche, de préférence l’après-midi, pour secouer les capsules et recueillir les semences. Gardez-les dans des enveloppes, des flacons en verre ou des boîtes en métal (ici un recyclage de boîtes de thé). Vous pourrez les distribuer aux amis ou les ressemer ailleurs. Personnellement je préfère suivre le rythme naturel de la nature et ressemer très vite, dès que j’aurai nettoyé les parterres. On peut aussi semer au printemps.

Vous constaterez que je suis prête à répondre à une forte demande de graines de pavots, déclenchée par l’article du 27 juin!

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Voyons plus en détail ce que j’ai récolté.

L’artichaut (Cynara scolymus) est spectaculaire séché et son petit frère le cardon (Cynara cardunculus), une de mes plantes fétiches sur lesquelles je reviendrai, est formidable pour les décorations hivernales. Le plus grand des chardons, atteignant 2,5m avec un feuillage argenté et velouté, est Onopordum acanthium.

J’y ai justement ajouté l’acanthe, Acanthus mollis, qui n’est pas un chardon mais pique tout autant. Il est très graphique séché.

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Voici une belle collection de matériel à sécher. Les Lunaria annua, appelées communément monnaies du pape, sont bien connues pour leurs capsules nacrées comme la lune, à l’origine de leur nom. Les gousses translucides qui contiennent quelques graines sont d’une rare délicatesse. J’aime beaucoup les hampes des épilobes dont les graines s’envolent commes des plumeaux légers en laissant des gousses joliment entortillées. Sisyrinchium, aux fleurs jaune pâle, forme des graines bien noires assez originales et élégantes. Beaucoup d’alliums peuvent très bien se sécher et les graines se ressèment facilement.

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Les digitales et le bouillon blanc (Verbascum thapsus) produisent des hampes très hautes, couvertes de capsules remplies de semences minuscules. Quand le vent les secoue ou une hampe se rompt avec les vents d’automne, ces milliers de semences se répandront tout autour. Toutes les autres capsules assemblées ici ont également des graines toutes petites qui s’échapperont à la moindre secousse. Les capsules des pavots sont d’une élégance particulière avec de petites ouvertures pour laisser s’échapper les graines sous une sorte de ‘parapluie’ qui les maintient au sec.

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Outre la récolte des semences, coupez les hampes florales pour les faire sécher. Cette pratique et l’appréciation des fleurs séchées revient fort heureusement à la mode. Sensibilisés à la durabilité certains commencent à se demander s’il est vraiment défendable d’agrémenter l’hiver en achetant des orchidées qui arrivent par jets entiers de Thaïlande ou des roses cultivées dans des serres kenyanes où les travailleuses sont payées des salaires de misère et empoisonnées aux pesticides..

Nos grand-mères réservaient toujours un espace au potager pour la culture des fameuses ‘immortelles’. Aujourd’hui on peut revisiter le choix des fleurs et des contenants. Nous verrons cela cet hiver.

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Les fleurs se sèchent traditionnellement tête en bas dans un lieu aéré et sombre: une poutre du garage ou du grenier, un fil le long d’un mur, un porte manteau avec quelques tringles…

Dans certains cas, je les sèche malgré tout à l’endroit, notamment pour les tiges très longues et pour les pavots dont les graines se répandent partout.

 
 
Pour la biodiversité, l’idéal est évidemment de laisser ces fleurs séchées sur pied pour tout l’hiver. Un fauchage à 20-30 cm de hauteur se pratiquera au printemps. Un espace de prairie sauvage composé principalement de vivaces sera un refuge et une…

Pour la biodiversité, l’idéal est évidemment de laisser ces fleurs séchées sur pied pour tout l’hiver. Un fauchage à 20-30 cm de hauteur se pratiquera au printemps. Un espace de prairie sauvage composé principalement de vivaces sera un refuge et une source de nourriture pour d’innombrables insectes et petits rongeurs. Les gousses des lupins sont un abri de choix des perce-oreille par exemple, les tiges creuses offrent un lieu d’hibernation pour les abeilles solitaires.

Songez-y quand vous nettoyez vos parterres: il est facile de laisser une partie des gousses et des capsules sur le sol entre les plantes. Coupez et laissez aussi des segments de tiges creuses de divers diamètres. Ces ‘déchets’ serviront de paillage et feront des insectes heureux!

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