Les fleurs séchées, une mode retrouvée

On les croyait dessuets, démodés, mais les bouquets secs reviennent en force. Même les boutiques de luxe en commandent aux fleuristes. Serait-ce la préoccupation d’un décor moins jetable, plus écologique? Serait-ce le choix de tonalités chaudes et naturelles? Toujours est-il que les fleurs séchées, présentées dans les contenants les plus divers, souvent très contemporains, font partie des tendances en décoration. On est loin, heureusement, du petit panier poussiéreux de grand-mère.

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Dans l’article ‘Capsules de vie’ du 30 août dernier, je montrais comment récolter et faire sécher du matériel à la fin de l’été. Les jours gris de janvier, une fois les décorations de Noël démontées et remisées, sont un moment idéal pour faire des compositions qui vous dureront des années. Rien n’est plus facile que de créer une ambiance de nature morte. S’il est bon pour le moral d’avoir des fleurs fraîches en toute saison, pensez bouquets secs pour tous ces coins moins fréquentés de la maison: grenier, vestiaire, atelier, remise …

J’aime le contraste des tonalités beiges des artichauts, monnaies du pape, capsules de pavots, fleurs d’oignon, graminées, fleurs d’acanthes, chardons, avec le noir des capsules de Baptisia et des tiges de Sisyrinchium striatum. La touche violette provient de quelques brins de statices récupérées d’un bouquet de fleuriste reçu en cadeau. Si on aime la couleur, on peut cultiver des Statice sinuata (syn. Limonium sinuatum) de toutes les couleurs dans son jardin de fleurs à couper. Les semenciers vendent des mélanges spéciaux pour fleurs séchées, comprenant généralement des statices et les bien nommées immortelles.

Ce panier en bois, large et rustique, trouverait parfaitement sa place dans un chalet. Les pommes de pin donnent le ton montagnard. Des hortensias cueillis bien verts, les queues d’amarante et les têtes plates des grandes achillées jaunes apportent …

Ce panier en bois, large et rustique, trouverait parfaitement sa place dans un chalet. Les pommes de pin donnent le ton montagnard. Des hortensias cueillis bien verts, les queues d’amarante et les têtes plates des grandes achillées jaunes apportent de la couleur. Les plumeux proviennent de fleurs de miscanthus.

Dans le commerce on vend des mousses très dures, spéciales pour bouquets secs. En réalité elles sont trop dures pour y piquer les tiges fragiles des fleurs séchées et ne conviennent vraiment que pour les grandes compositions de fleurs artificielles, à tiges métalliques. Il n’est généralement pas nécessaire de mettre quoi que ce soit dans son récipient et de bien serrer le matériel. Toutefois, on peut utiliser un peu de grillage ou recycler des vieilles mousses florales normales. Pour faire tenir les pommes de pin on les monte sur un fil de fer entortillé à la base des écailles.

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Le panier est traditionnellement le complément idéal des bouquets secs. L’osier séché possède effectivement la même texture et les mêmes tonalités.

J’ai voulu mettre en valeur une simple branche de hêtre ramassée dans le bois, encore garnie des cupules des faînes. Pour l’accompagner, quelques amarantes et des grosses têtes d’artichauts suffisent.

Dans ce panier géant il a suffit de serrer les uns contre les autres des bouquets de différents matériaux contrastés par leur texture et leur couleur: hortensias, pavots, achilées, sisyrinchium, rudbeckias, artichauts, rumex, senecio…

Dans ce panier géant il a suffit de serrer les uns contre les autres des bouquets de différents matériaux contrastés par leur texture et leur couleur: hortensias, pavots, achilées, sisyrinchium, rudbeckias, artichauts, rumex, senecio…

Des petits assemblages d’herbes sauvages, qu’il suffit de serrer par petits bouquets dans un panier, sont à la portée de tous. Ils conviennent particulièrement pour des maisons de vacances, notamment dans les régions chaudes où les fleurs fraîches se fanent si rapidement.

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Le minimalisme est efficace dans un intérieur plus contemporain. De longues hampes florales d’une seule espèce ont de vraies qualités graphiques. En l’occurrence j’ai utilisé des tiges de Drimia maritima (aussi appellé Urginea maritima) un bulbe énorme (il peut peser 1 kg) qui pousse sauvage en Méditerranée et que j’ai acclimaté au jardin en Italie. Au printemps, le bulbe produit une belle rosette de feuilles qui se dessèchent l’été. L’inflorescence, haute de 1,5m à 2m, apparaît au mois d’août, une aubaine pour les maisons de vacances. Cette bulbeuse est spectaculaire et facile à cultiver en terrain sec et rocailleux dans les climats doux. Des hampes de bouillon-blanc (Verbascum thapsus), une plante colonisatrice des terrains vagues, produiraient le même effet.

En cherchant un peu, vous trouverez aisément du matériel sec inattendu. Ci-dessus, ce qui reste de l’inflorescence du joli palmier Butia capitata, une fois que ses dattes jaunes sont tombées.

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Parfois, moins c’est plus. Ce panier de vieilles bouteilles chinées par Mia-Pia pour décorer sa grange et piquées de quelques fleurs d’oignon, crée une composition aussi charmante et originale que la propriétaire. Avec un petit clin d’oeil à Morandi…

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