La cigogne, la grue et le héron

Le Geranium, le Pelargonium et l’’Erodium sont 3 genres de plantes que l’on peut confondre facilement. Tous trois font partie de la famille des géraniacées et ont été nommés de la sorte à cause de la ressemblance de leur graine avec le long bec des échassiers. En langue vernaculaire ont les nomme d’ailleurs bec de grue, de cigogne ou de héron dans un joyeux mélange. Alternativement, tout est mis dans le même sac sous le nom de géranium. Voici les quelques éléments qui permettent de s’y retrouver.

 

Geranium

Commençons par les véritables géraniums. Le genre compte 420 espèces, ce qui est beaucoup, et la plupart proviennent des régions tempérées et sont donc résistantes au froid. Chacun de nos pays européens compte divers géraniums indigènes, que ce soient des vivaces herbacées ( qui disparaissent l’hiver pour repartir au printemps) ou des annuelles. Le géranium sombre (G. phaeum), le géranium des prés (G. pratense) ou l’herbe à Robert (G. robertianum) en sont des exemples.

Geranos en grec, c’est la grue. On voit aisément pourquoi Linné a choisi ce nom pour un genre de plante dont l’ovaire et la graine ont vraiment la forme de la tête et du bec de l’oiseau.

A partir de ces espèces sauvages, un nombre sans cesse croissant de cultivars ont été développés, dans tous les tons du blanc au rose, pourpre, bleu et violet. Ici, des grands favoris, G. macrorrhizum ‘Spessart’ , le géranium bleu ‘Rozanne’. et magenta ‘Anne Folkard’. G. ‘Femme Fatale’ se distingue par des fleurs bleues sur un beau feuillage sombre. Ce sont des plantes très costaudes, à très longue floraison. La plupart résistent parfaitement au froid et peuvent rester en place des années durant.

La distinction principale entre les 3 genres se fait par les fleurs. Tous les géraniums ont 5 pétales identiques. Elles sont souvent striées de jolies veines. Quant à la partie reproductive, sur laquelle Linné a basé toute sa classification, on compte ici 10 étamines portant le pollen (auquel les abeilles s’intéressent beaucoup).

 

Pelargonium

Pelargos en grex, c’est la cigogne, toujours au long bec.

Avec les pélargoniums on arrive dans les chalets suisses, les jardinières fleuries aux balcons, les plantations publiques. Leurs représentants les plus connus ont des gros bouquets de fleurs voyantes, dans des variantes de blanc, rouge, rose, corail ou violacé, mais jamais de bleu. Ces fleurs sont bien trop spectaculaires pour être originaires de nos campagnes; elles proviennent effectivement de climats chauds et le plus souvent tropicaux. Ce sont donc des exotiques qui, si elles supportent chaleur et sécheresse (et donc votre balcon), meurent au premier coup de gel. Nous les utilisons donc le plus souvent comme annuelles: un marché florissant. Plantés en pots, vos pélargoniums peuvent être rentrés dans une serre chauffée ou un jardin d’hiver pour échapper aux frimas. Certains prélèvent alors des boutures au printemps pour reconstituer leur stock.

Non, tous les pélargoniums ne sont pas aussi tape-à-l’oeil! Il en existe même d’une grande délicatesse, notamment parmi les variétés à feuilles parfumées. Il existe 130 espèces de pélargoniums odorants, beaucoup provenant d’Afrique du Sud. Ici, ce n’est pas la fleur qui suscite l’intérêt, mais bien les jolies feuilles qui, quand on les froisse, libèrent des parfums variés: menthe, cannelle, ananas, citronnelle et même chocolat! Ces feuilles sont souvent joliment découpées, parfois veloutées ou variégées. Cela fait de ces plantes de belles candidates pour les potées sur les terrasses où l’on peut profiter de leur parfum. Certaines offrent même un plus car elles sont réputées éloigner les moustiques.

Sur ces fleurs simples ont voit clairement une caractéristique de la fleur de pélargonium: si elle compte cinq pétales comme sa cousine géranium, ceux-ci ne sont pas identiques: les deux du haut diffèrent des trois du bas.

 

Erodium

Nous arrivons au héron, erodios en grec. L’oiseau est bien connu mais le genre de plante un peu moins, sans doute de par sa discrétion. Même si la plante est originaire de la Méditerranée et adaptée à la culture au jardin dans des conditions assez extrêmes, le fait qu’elle ne s’élève qu’à quelques cm du sol explique qu’on lui prête si peu d’attention. Pourtant, c’est justement un excellent couvre-sol, idéal pour une rocaille.

Si la fleur ressemble à celle du géranium, avec les 5 pétales veinées, le feuillage est très différent, étant penné plutôt que lobé.

L’espèce la plus connue est Erodium variabile, dont ici la sélection ‘Bishop’s Form’ . Il en existe une belle sélection blanche, ‘Alba’. D’autres espèces, il n’y en a que 60, sont collectionnées par les amateurs de plantes alpines et de rocaille.

Géranium ou pélargonium? Voici le tuyau: le Pélargonium n’a PAS les 5 pétales les mêmes (2+3) et ne passe PAS l’hiver dehors.

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